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29/02/2016

L'impuissance d'une République et la colère paysanne.

La colère paysanne a légèrement bousculé l'exécutif à l'ouverture du salon de l'agriculture, et le président de la République a sans doute ainsi mieux compris le désespoir d'une classe paysanne qui, dans ses diversités, n'attend plus grand-chose de l’État, après avoir longtemps espéré ou s'être reposé sur ce qu'il avait pu être en d'autres temps, d'ailleurs pas si lointains : désormais l’État apparaît impuissant et cette impuissance le délégitime aux yeux des agriculteurs.

 

Double impuissance de l’État... Face aux féodalités économiques d'abord, qui, ici, prennent de multiples formes : certaines banques oublieuses de ce qu'elles doivent au monde agricole (jusqu'à leur nom, parfois...), des transformateurs et des enseignes de la Grande distribution (qui n'ont pas toutes, il faut le reconnaître, les mêmes responsabilités), mais aussi toutes ces grandes multinationales de l'agroalimentaire qui s'appuient sur le système désormais tyrannique du libre-échange... Mais impuissance de l’État aussi face à l'Union européenne, ou plutôt face à des institutions se qualifiant, de façon inappropriée mais bien réelle, d'« Union européenne » ! En veut-on le dernier exemple, si révélateur par lui-même, en date ?

 

Il y a quelques mois, lors de cet été déjà très agité par les manifestations d'éleveurs, Intermarché avait décidé, pour apaiser la colère paysanne à l'égard de la Grande distribution, « d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français » ce que condamne la Commission européenne qui y voit « une entrave à la concurrence étrangère » comme le rapporte le patron de l'enseigne, Thierry Cotillard, dans un entretien avec le journal Libération le 26 février. : « Sur le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo 1,40 euro, car nous sommes les deux seules enseignes à posséder des abattoirs. Mais ça n'a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête. Nous risquons une amende à hauteur de 5 % de notre chiffre d'affaires. (…) Parce que l'Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. »

 

Quel scandale, quel ignominie ! Ainsi, la Commission européenne préfère la mort, parfois physique si l'on considère les 600 suicides annuels d'agriculteurs en France (selon les chiffres évoqués cette semaine par l'hebdomadaire La Vie), de l'agriculture française et de ses filières plutôt que de déroger aux sacro-saints principes, d'ailleurs mortifères à y bien regarder, de la « libre concurrence non faussée », ou de renoncer, même provisoirement et dans l'urgence, à cette idéologie libérale du « Laisser faire-laisser passer » qui n'est rien d'autre que l'application à l'économie de la loi de la jungle, de ce darwinisme économique et social qui « sélectionne » par le jeu du Marché et des féodalités de l'Argent, et qui élimine les plus petits et les plus faibles, à rebours de tout ce qui a fait notre civilisation et de la justice sociale, expression certes plus royale (c'est le roi Louis XVI qui en use le premier, ce que l'on oublie généralement...) que libérale...

 

N'y aura-t-il personne pour aller gifler les membres de cette Commission inhumaine ? Je me souviens que, dans les années 1990, des Camelots du roi avaient entarté l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, et je ne leur avais pas donné tort, loin de là ! Cette « violence », bien légère mais éminemment symbolique, n'était rien par rapport à celle que ce monsieur et ses acolytes, les Puissants d'Europe, ont fait subir à des millions de paysans, d'ouvriers et de salariés de toutes les professions d'Europe et de France en particulier !

 

Face à l'attitude de la Commission, que disent la République et ses gouvernants ? En fait, on entend que leur silence, cet aveu muet de leur triste impuissance.

 

La colère paysanne a, elle, toute légitimité à s'en plaindre : mais la colère est vaine si elle ne débouche pas sur la volonté de forger un État digne de ce nom, éminemment et traditionnellement légitime, mais un État qui devra aussi renforcer sa légitimité première par l'exercice renouvelé et constant de la justice sociale et par la reconquête de son indépendance pleine et entière qui reste la condition première des libertés de tous les Français, qu'ils soient agriculteurs ou non.

 

Le triste spectacle d'un président livide face à un éleveur lui expliquant les causes du malaise agricole et l'accusant de ne pas faire son travail est le symbole fort d'une République en fin de course, sans souffle et sans projet d'avenir : on peut le regretter mais on ne peut se contenter de ce regret...

 

 

 

21/03/2014

Pourquoi des royalistes aux élections municipales ?

 

Dimanche prochain aura lieu le premier tour des élections municipales, et il aurait été fâcheux que les royalistes s'en désintéressent, au moment où les Français suivent, un peu plus que d'ordinaire, les joutes politiques, et cela malgré le dégoût qui gagne toutes les couches de citoyens devant le spectacle lamentable des scandales, écoutes et autres manipulations venues d'en haut...

 

Bien sûr, les questions locales jouent un grand rôle dans le choix des électeurs et de nombreux monarchistes sont présents, le plus souvent à titre individuel, sur telle ou telle liste, y compris dans de grandes villes : à Versailles, à Nantes, à Angoulême, à Chartres, en Auvergne ou en Normandie, etc.

 

Mais il n'est pas inutile de lever haut le drapeau du royalisme politique, sous la forme de listes explicitement royalistes, comme c'est le cas à Caudry, dans le Nord, et à Paris, dans le 5ème arrondissement, avec les couleurs de l'Alliance Royale : Joël Lamand et Blandine Rossand conduisent ces listes qui arborent la fleur de lys sur leurs affiches et tracts électoraux, et je suis heureux de les soutenir car ils font œuvre utile, rappelant, par exemple, combien royalisme, justice sociale et défense des familles sont indissociables.

 

Ce vendredi après-midi, je serai encore une fois à Paris pour y distribuer quelques tracts de la liste monarchiste, tout comme dimanche dernier nous étions, quelques amis et moi, sur le marché de la place Monge, à la rencontre des électeurs du 5ème arrondissement : certains étaient surpris de croiser des royalistes, et parfois agréablement, et les discussions engagées n'étaient pas inutiles ; d'autres haussaient les épaules avant de se raviser et de prendre le tract de présentation de la candidate, curieux de lire ce qu'avaient à dire des royalistes pour ces élections...

 

Car les royalistes ne sont pas des exilés de l'intérieur mais se veulent des citoyens actifs, soucieux d'exercer leurs droits et devoirs civiques, de servir la Cité, d'abord par la mise en avant de propositions et en espérant pouvoir, dans un délai qu'il faut souhaiter le plus bref possible, les mettre en pratique : idéalisme, irréalisme ? Pas forcément, même s'il faut bien reconnaître que, pour l'heure, le message royaliste n'est pas encore assez audible même s'il peut être crédible et, plus encore, nécessaire. Tout l'enjeu des prochaines années est de rendre visible le royalisme, d'en faire entendre la voix et de lui ouvrir des perspectives politiques : il ne suffit pas, en effet, « d'avoir raison » comme le clame le chant d'Action Française « La Royale », car la faiblesse des monarchistes est trop souvent de se contenter de cette certitude réconfortante mais bien peu politique !

 

La présentation de listes royalistes aux élections, qu'elles soient municipales, régionales ou européennes, me semble une bonne chose même si cela n'est qu'un moyen et non, pour l'heure, « le » moyen qui permettrait d'instaurer la monarchie : mais c'est un moyen à ne pas négliger sans pour autant le surestimer... Je ne pense pas que c'est des urnes, aussi heureuses puissent-elles parfois l'être, que sortira le renouvellement de la vie et surtout des institutions politiques, mais elles peuvent au moins « parler » en faveur de celui-ci, de manière d'ailleurs fort diverse. Aux royalistes de donner à cette parole électorale un sens positif, fondateur, instaurateur !

 

Cela veut-il dire que les royalistes n'envisagent que de « faire des royalistes » ? Non, pas exactement : les royalistes voient plus loin et visent plus haut. Ils s'adressent, au-delà de toutes les étiquettes, à tous ceux qui veulent aussi redonner à la politique et à la notion de service dont elle doit être inséparable, leurs lettres de noblesse ! En attendant l'instauration monarchique, c'est d'une sorte de régence du politique dont se chargent les royalistes, à travers leur participation aux débats électoraux, mais, plus largement, aux discussions sur le temps présent et « l'avenir que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie », selon la célèbre -et heureuse- formule maurrassienne...

 

 

 

 

 

 

18/09/2013

Exagérations fiscales contre justice sociale...

 

La rentrée est le moment douloureux de la découverte des diverses feuilles d’impôts qui encombrent la boîte aux lettres, et cette année n’a pas été très différente des autres selon le rituel fiscal. Ce qui est nouveau, c’est, au-delà du regroupement de plusieurs impôts sur la même feuille au nom de la simplification administrative (ce qui n’est pas une idée stupide, d’ailleurs), l’impression d’un « choc fiscal » mais aussi d’une certaine « exagération » de la République de Bercy qui exaspère jusqu’aux plus conciliants

 

Car, en définitive, ce sont les classes moyennes mais aussi les classes populaires et les petits entrepreneurs qui sont les principaux pourvoyeurs de fonds de l’actuelle République : les plus aisés, eux, semblent en partie épargnés, comme le montrent les « aménagements » destinés aux clubs de balle-au-pied pour leur permettre de poursuivre leurs embauches à coups de millions d’euros de joueurs venus, non pour la passion d’une équipe et d’un maillot, mais pour faire « le spectacle » à grands frais et sans payer trop d’impôts à l’Etat qui les accueille ! Sans oublier ces grandes entreprises, parfois françaises (Renault ou Total par exemple, dont l’Etat est pourtant actionnaire…), qui délocalisent une part de leurs activités ou de leur trésorerie pour éviter de remplir leurs devoirs à l’égard du fisc français mais en continuant à verser d’abondants dividendes à quelques gros actionnaires, qu’ils soient hexagonaux ou étrangers… La diatribe du candidat Hollande contre la Finance prédatrice n’était donc qu’un discours destiné à abuser des électeurs français soucieux de remettre l’Argent à sa place qui n’est pas la première, qui ne doit pas être la première si l’on veut faire respecter la nécessaire justice sociale.

 

M. Hollande a menti, et les contribuables en font les frais, y compris les moins aisés… L’un de mes voisins de Saint-Briac me confiait, à titre d’exemple, son propre cas, édifiant et révélateur : ayant commencé à travailler comme ouvrier à 14 ans, touchant une petite retraite et n’ayant jamais payé jusque là l’impôt sur le revenu (car ne gagnant pas assez d’argent pour cela…), voici que, pour ses 80 ans, le fisc lui demande de régler, au titre de cet impôt dont il était jusque là préservé, la somme de 416 euros ! Le cas n’est pas isolé et d’autres exemples de ce genre de situation m’ont été rapportés par quelques collègues du lycée, eux aussi indignés de ces « surprises fiscales » qui, parfois, mettent ces retraités souvent très âgés dans des conditions de précarité difficiles à surmonter. N’oublions pas que ces personnes ne sont pas exemptes d’autres impôts et taxes !

 

Pendant ce temps-là, l’Etat continue à s’endetter, refusant obstinément de faire les réformes et les économies qui s’imposent, et maintenant une inégalité désormais choquante entre salariés du privé et fonctionnaires, en particulier sur le calcul des retraites…

 

Bien sûr, la critique est facile, m’objectera-t-on : mais cela n’enlève rien à sa nécessité, au nom de la justice sociale, cette dernière formule étant d’ailleurs étrangement absente désormais du langage gouvernemental… La critique, néanmoins, ne suffit pas, et elle serait même vaine, voire dangereuse, si elle ne s’accompagnait pas de propositions : certaines, ici même, au travers de nombreuses notes, ont déjà été avancées, et il me faudra les reprendre, les compléter, parfois les amender, en tout cas les préciser. Cela constituera une bonne partie de mon travail politique de cette année qui s’annonce politiquement riche…

 

Propositions fiscales, suggestions économiques, réflexions institutionnelles, etc. dans le cadre d’un royalisme raisonné et constructif…